- bibine
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• 1890; p.-ê. du rad. bib- de biberon♦ Fam. Mauvaise boisson (cf. Pipi de chat). Spécialt Bière de qualité inférieure.Synonymes :- piquettebibinen. f. Fam. Mauvaise boisson.|| Bière.⇒BIBINE, subst. fém.PopulaireA.— Vieilli. Petit cabaret de bas étage; ,,mot à mot : cabine à biberons, à ivrognes`` (LARCH. 1880). Les bibines des chiffonniers; la Bibine [dans le quartier Maubert] où l'on dîne pour cinq sous (G. GRISON, Paris horrible et Paris original, 1882, p. 148) :• 1. Les tronçons de la rue Mouffetard offraient (...) de nombreuses bibines, anciens reposoirs de chiffonniers.G. MOREAU, Le Monde des prisons, 1887, p. 92.Rem. 1. Le sens A est attesté dans Nouv. Lar. ill., GUÉRIN 1892, Lar. 20e. 2. Chez Huysmans, bibine signifie ,,établissement de Marchand de vin`` (MACR. 1883).B.— Boisson de mauvaise qualité ou qui n'est pas fraîche. Spéc., mauvaise bière. Canette de bibine (A. LE BRETON, Du Rififi chez les hommes, 1953, p. 148) :• 2. « ... Qu'est-ce que tu bois? Toi aussi, de leur bière? » (Lui, il méprisait cette « bibine des gensses du Nord », et restait fidèle à son vermouth sec.)R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été, 1914, 1936, p. 428.Rem. Sens attesté dans ROB., Lar. encyclop.PRONONC. :[bibin].ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Cf. supra A, 1862 (HUGO, Les Misérables, t. 1, p. 796); [début XIXe s. d'apr. DAUZAT 1973, Lar. Lang. fr. et Pt ROB.]; 2. cf. supra B, 1890, 22 janv. (Père Peinard, p. 2 dans SAIN. Lang. par., p. 352 : Du piccolo nature au lieu de tord-boyaux et de la sale bibine des bistros).Altération d'apr. cantine, cuisine d'un rad. bib- expr. tiré plutôt de biberon2 (d'apr. forgeorgeron) que directement du lat. bibere; la chronol. des emplois fr. interdit d'y voir une altération de l'ital. bibita « boisson composée de sirop ou de jus de fruit » (DAUZAT 1973, Lar. Lang. fr., Pt ROB.).STAT. — Fréq. abs. littér. :17.BBG. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 268, 352. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 35.bibine [bibin] n. f.ÉTYM. 1862; orig. incert.; du rad. bib- de biberon, et suff. -ine. Cf. le régional biber (dont le rapport avec le lat. bibere est contesté par Guiraud).❖♦ Familier.1 Anciennt. Cabaret de bas étage. ⇒ Caboulot.2 (1890). Mod. Mauvaise boisson. || Ton vin, c'est de la bibine.1 Depuis mon retour à Paris, je partais ainsi chaque matin dans une direction où j'étais sûr, en cours de route, de rencontrer des amis, soit chez eux, soit dans certains cafés en train de boire une vague bibine.Francis Carco, Ombres vivantes, p. 218.2 Deux bouteilles suivies de deux autres avaient fêté cet événement et César, tout glorieux, n'escomptait qu'une nouvelle lubie du personnage pour écouler sa bibine au prix fort.Francis Carco, les Belles Manières, p. 10.♦ Spécialt. Bière de qualité inférieure; péj., bière.3 Eh bien Gy, dit Gabriel, apporte-nous la bibine gazeuse de l'établissement.R. Queneau, Zazie dans le métro, Folio, p. 149.
Encyclopédie Universelle. 2012.